L’importance des roles models dans le parcours pro
#03 Le manque de femmes et personnes issues de minorités comme modèles.
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La veille de la semaine : les femmes invisibles dans le numérique, étude sur les tendances de l’entrepreneuriat féminin, et tour du monde des meilleures entreprises pour les femmes
Le sujet de la semaine : L’importance des roles models dans le parcours professionel
Quoi de neuf ? Dernière ligne droite pour le bêta test de Divers·es
Le profil inspirant à suivre
La veille de la semaine
📄 Rapport - La femme invisible dans le numérique : le cercle vicieux du sexisme
Le HCE a publié un rapport inédit sur les relations entre femmes et numérique et formule des propositions pour mettre un terme aux inégalités de genre et rompre le cercle vicieux du sexisme. We need it !
📊 Infographie - Quelles tendances en France et à l’international pour l’entrepreneuriat féminin ?
Dans ce 3ème baromètre international sur l’entrepreneuriat féminin, on découvre qu’en France 16% des femmes sont entrepreneures (vs 27% des hommes), que 44% des femmes entrepreneures gagnent plus de 40 000 euros par an ou encore que 32% des femmes pensent qu’il est plus difficile pour les femmes d’obtenir des financements que pour les hommes et 57% des femmes entrepreneures le confirme.
🏆 Classement - Les meilleures entreprises du monde pour les femmes (en anglais)
Après avoir interrogé 70 000 femmes travaillant pour des entreprises internationales dans 37 pays, sur leur avis sur les opportunités, la paie, la discrimination, la flexibilité, leurs produits et services, etc. Forbes a créé une note pour les entreprises. Et la MAIF arrive en premier !
Bon pour la partie sustainability, on repassera …
Le sujet de la semaine : L’importance des roles models dans le parcours professionel
Et le manque de profils de femmes et personnes issues de minorités dans ces modèles.
Il y a de plus en plus de femmes leaders et entrepreneures. Pourtant, de nombreux défis subsistent pour elles : elles ne sont pas encore autant que les hommes, elles ne sont pas représentatives de la population (en termes de diversité), et le chemin est encore plus tortueux pour elles (notamment au niveau des financements : pour info, les start-ups féminines françaises ont 30% moins de chances d'être financées par les principaux investisseurs).
Et ça crée un manque de role models, ce qui entretient le cercle vicieux du manque de femmes dans ces postes-là. Car les modèles de réussite qui nous ressemblent ont un rôle déterminant dans nos aspirations et choix de carrière.
Tu penses peut-être qu’en France et en Europe, on n’est quand même pas si mal loties ?
Penchons-nous sur les chiffres :
En Europe, selon un rapport de 2021 de la Commission Européenne, environ 30% des entrepreneurs sont des femmes. Bien que ce chiffre représente une amélioration par rapport aux années précédentes, il reste encore un sacré écart.
En France, une étude de Bpifrance de 2020 révèle que les femmes ne représentent que 40% des créateurs d'entreprises, et elles sont celles qui ont le plus de difficultés pour accéder au financement.
Du côté des salariées, selon un rapport de l'Union Européenne de 2021, bien que les femmes représentent près de la moitié de la main-d'œuvre, elles sont sous-représentées dans les postes de direction.
En France, une étude de l'INSEE de 2020 montre que seulement 18% des postes de direction dans les grandes entreprises sont occupés par des femmes.
Les défis spécifiques rencontrés par les femmes issues de minorités
Les femmes issues de minorités en France et en Europe font face à des défis supplémentaires, de par l’intersectionnalité.
Pour rappel, l’intersectionnalité désigne la manière dont les différentes formes d’oppression comme le racisme, le sexisme, le classisme, le validisme, l’homophobie, la transphobie, et d’autres, s’articulent et se renforcent mutuellement. Cette notion a été introduite par Kimberlé William Crenshaw en 1989.
Même en étant femme, on ne vit pas les mêmes discriminations, car certaines se retrouvent à l’intersection de plusieurs exclusions. Par exemple, une femme porteuse de handicap, vivra une expérience propre de discrimination articulée autour du sexisme et du validisme.
Dans une étude passionnante “Barriers to ethnic minority and women’s enterprise: Existing evidence, policy tensions and unsettled questions”, on découvre que des disparités significatives existent dans l'accès au financement entre les différents groupes ethniques. Par exemple, au Royaume-Uni, les entreprises gérées par des personnes noires d’origine africaine sont quatre fois plus susceptibles de se voir refuser un prêt que les entreprises gérée par des personnes blanches.
De la même étude, on voit que 75% des femmes entrepreneures sont concentrées dans 19 secteurs d’activité assez “féminins” (comme la garde d'enfants, l’enseignement, le nettoyage, le commerce de détail, la coiffure, etc.) sur 114 secteurs d’activités au total, alors que les hommes sont présents dans 30 secteurs.
Les femmes, et en particulier celles issues de minorités, font face à des défis uniques dans leur parcours professionnel. Une étude de 2021 du Conseil de l'Europe souligne les obstacles comme le plafond de verre, les écarts de rémunération, et la discrimination basée sur le genre ou l'origine ethnique. Ces défis sont souvent exacerbés par un manque de représentation et de modèles de réussite visibles.
L’impact des role models sur le parcours pro et la société
Quand on a en tête des role models qui nous ressemble, ça a un sacré impact sur :
L’inspiration et la motivation : voir des femmes issues de minorités réussir dans le monde de l'entrepreneuriat peut motiver d'autres femmes à poursuivre leurs propres ambitions. Cela leur montre que le succès est possible, malgré les obstacles et les défis spécifiques auxquels elles peuvent être confrontées.
Identification et résonance : les femmes s'identifient plus facilement à des role models qui partagent des expériences similaires, qu'il s'agisse de défis liés à l’origine ethnique, au genre, à la culture ou à la classe sociale. Cette identification est cruciale pour renforcer la confiance en soi et l'estime de soi.
Apprentissage et mentorat : ces role models peuvent agir comme des mentors, en partageant des conseils, stratégies et leçons tirées de leurs propres expériences, que ce soit en direct ou bien via des interviews, webinaires, podcasts, etc.
Réseautage et opportunités : les role models bien établis peuvent ouvrir des portes en facilitant l'accès à des réseaux professionnels, des ressources et des opportunités qui peuvent autrement être difficiles à atteindre.
L'impact de ces role models est profond et mesurable. Une recherche de 2021 de l'Université Paris-Dauphine montre que la présence de femmes dans des positions de leadership augmente la probabilité que d'autres femmes aspirent à des rôles similaires.
Pour les femmes issues de minorités, ces exemples sont d'autant plus significatifs, car ils reflètent non seulement la possibilité de réussite, mais aussi la reconnaissance et surmonte des défis spécifiques liés à leur identité.
Et pour la société, ça permet :
Un changement des perceptions sociétales : La présence de femmes, notamment issues de minorités, dans l’entrepreneuriat et dans des rôles de leadership aide à changer les stéréotypes et les perceptions sociétales sur les femmes.
Un impact sur les politiques et pratiques d'entreprise : Les role models féminins dans l'entrepreneuriat et les rôles de leadership influencent les politiques et pratiques des entreprises, en promouvant la diversité et l'inclusion, et en créant un environnement plus équitable pour les futures entrepreneures et salariées.
Trouver ses role models
Si la majorité des femmes se dit inspirée par les femmes entrepreneures, elles sont très peu (18%) à pouvoir en nommer une qui a réussi, alors que 58% des hommes peuvent citer un entrepreneur à succès.
Source : 3ème baromètre international sur l’entrepreneuriat féminin par Veuve Clicquot
Pour y remédier, quelques pistes pour trouver tes role models :
Via LinkedIn en faisant des recherches sur tes mots-clés
Via des classements comme par exemple celui de Forbes qui liste tous les ans 40 femmes d’exception qui ont marqué l’année.
En 2023, on y retrouve Ayumi Moore Aoki, fondatrice de Women In Tech ; Carine Montrésor, fondatrice de Jumps qui œuvre à faire respecter le principe d’égalité des chances et lutter contre toutes formes de discrimination en permettant l’accès au haut niveau à tous les jeunes ou encore Rima Hassan, fondatrice de l’Observatoire des camps de réfugiés.Via les réseaux, communautés ou programmes dédiés, je pense notamment à :
Et bien sûr Divers·es ! Sur le blog, je partage régulièrement des interviews de femmes inspirantes qui travaillent dans l’impact et ont à coeur les enjeux de diversité et d’inclusion 👉🏽 c’est par ici.
Et toi, qui sont tes role models ? Partage les en commentaire pour que tout le monde puisse en profiter.
Quoi de neuf ? 👀
La rubrique pour te parler de mon activité freelance et de mes side projects
Cette édition étant déjà bien longue, je serais concise ici.
Avec le groupe de bêta testeuses du programme Divers·es, nous avons fait la session 5 (sur 6 au total). J’ai pu constater une réelle évolution dans la connexion entre les participantes depuis le démarrage. Pour cette session de co-développement, elles se sont entraidé dans leur problématiques respectives avec une grande bienveillance et sont reparties boostées.
La preuve en image :
Le profil inspirant à suivre
est fondatrice de La Piscine et créatrice de contenus. Elle rédige, entre autres, , une infolettre pleine de ressources, outils et portraits sur les sujets de sens au travail, diversité et transition.Je l’ai interrogée sur sa perception des role models dans les incubateurs en France :
“Dans les incubateurs, je trouve ça dur de se projeter en tant que femme dans la peau d'un·e entrepreneur·se (alors imagine quand tu es à l'intersection de plusieurs minorités). Souvent, les personnes issues de la diversité portent des projets concernant la diversité. Ou alors, on veut porter un projet “lambda”, mais il est perçu comme ayant une portée militante uniquement car il est développé par une personne issue de la diversité, alors que ce n’est pas forcément le cas.
Pour moi l'idéal serait des incubateurs ou espaces où l'inclusion est « un non sujet ». C'est-à-dire qui accueillent des personnes issues de minorités / de la diversité sur des sujets qui n'ont rien à voir. Par exemple, des femmes intervenant sur du growth ou du commerce et pas sur la com' ou les VSS.
Sans me créer des role models particuliers, ça me fait voir que j'ai ma place dans ces réseaux à n'importe quel poste, sur n'importe quel sujet et qu'on ne remettra pas en question ma légitimité.
À titre d'exemple je trouve que Ticket for Change le fait très bien (du moins c'est ce qui ressort de ma vision du parcours entrepreneur) : il y a des mix d'âge, d'origine, d'études, de parcours et les projets sont aussi éclectiques, ça m'impressionne trop !”
Ses role models :
Ellen McArthur : navigatrice en solo qui s'est imposée sur le Vendée Globe au début des années 2000. Elle a établi un nouveau record du monde du tour du monde en solo à cette même époque avant de se reconvertir pour ouvrir sa fondation dédiée à l'économie circulaire (cette femme est IMPRESSIONNANTE).
Maya Washington : youtubeuse américano-canadienne qui est aussi une femme et entrepreneuse engagée
Mikaela Loach : activiste climat intersectionnelle
“Je cherche plus des histoires et des parcours dans lesquels je me retrouve. L'inspiration peut venir de partout, mais ça finit souvent par être des personnes qui cherchent leur place dans la société et qui sont à l'intersection de différentes choses.”
Et voilà pour aujourd’hui,
À la prochaine,
Mélanie